Il était une fois à Agen, dans le 47000, un personnage pas comme les autres. Un type qu’on surnommait “La Plus Grosse Pince d’Agen“. Ce n’était pas seulement une référence à sa ville natale, mais surtout à son incroyable talent pour éviter de dépenser le moindre centime.

Avant de devenir une légende urbaine de la “pince”, cette belle mandibule avait été un rappeur local, balançant ses rimes sur des beats percutants, enflammant les soirées agenaise au Florida.

Mais voilà, un jour, il décide de partir à Paris, bien déterminé à conquérir la capitale… à sa manière.

À Paris, il change de style musical comme on change de chemise (ou pas, dans son cas, car c’est gratuit). Il troque le rap pour la musique emo-gothique, un univers plus sombre et mélancolique, histoire de coller à son humeur de pinceur de clopes. Entre deux sessions de “taxage” de cigarettes sur le trottoir du Marais, il commence à écrire des textes aux accents désespérés, tout en s’assurant que tout le monde lui file un coup de main gratos.

Studio ? Un pote.

Clip ? Un autre pote.

Beat ? Encore un autre.

Il a même réussi à convaincre quelques musiciens de Toulouse et d’Agen de lui concocter des sons, sans jamais mettre la main au portefeuille.

Malgré tout, il sait y faire. Son nouvel EP, teinté de pop rock et de riffs torturés, a une vibe spéciale, un peu comme lui. “Braque Des Pièces à tes Copins”, le titre phare de l’EP, devient rapidement un hymne underground, une ode à la liberté… ou plutôt à sa liberté de ne jamais rien payer. “C’est un peu ma manière de vivre, tu vois, libre, mais entouré… et surtout sans rien dépenser”, plaisante-t-il, clope au bec, devant un café qu’il n’a pas non plus payé.

Le clip de “Braque Des Pièces à tes Copins” est léché, tout en contrastes. Réalisé par MC Crustacé, il immortalise le chanteur errant dans les rues de Paris, une guitare volée en bandoulière, sa guilde de figurants bénévoles à ses côtés.

Sur scène, il sait captiver son public, mais dans les coulisses, tout le monde murmure sur ses talents de “pince”.
Les musiciens ? Il leur doit quelques repas.

Les caméramans ? Ils attendent encore leur paiement.

Mais qu’importe, La Plus Grosse Pince d’Agen continue son chemin, convaincu que sa musique et son charme suffiront à lui ouvrir toutes les portes, sans jamais avoir à toucher à son portefeuille.

Une chose est sûre, son histoire est aussi inclassable que ses morceaux, et aussi serrée que sa poignée de main.